4 avril 2025

L’abbrivu di u MMA da umbria à sulia

Un vent nouveau souffle dans l’univers des sports de combat. Longtemps marginalisé, souvent incompris, le Mixed Martial Arts (MMA) connaît un essor spectaculaire en Corse. Des salles confidentielles aux compétitions officielles, des regards méfiants à l’engouement populaire, le MMA a parcouru un chemin semé d’embûches, mais aujourd’hui, la lumière est au rendez-vous. Orizonte vous invite à plonger au cœur de cette success story insulaire, à la rencontre des acteurs clés qui ont forgé cette discipline, des défis qu’ils ont surmontés et des perspectives d’avenir qui s’annoncent des plus prometteuses..

L’anni piunieri

L’histoire du MMA en Corse s’écrit en lettres confidentielles dès 2005. À cette époque, loin des projecteurs, quelques passionnés, à l’image de Yann Marnier, plantent les premières graines du MMA insulaire. « À nos débuts, le MMA en Corse, c’était embryonnaire, presque clandestin », se souvient Fred Boigeol, figure emblématique et fondateur du KTP MMA Scola. Ces premières années, empreintes de discrétion, forgent l’identité d’un MMA corse authentique, porté par une poignée de pionniers visionnaires. En 2009, une étape est franchie avec l’émergence du Pancrace MMA. L’évolution est palpable, mais les mentalités restent encore marquées par la prudence et les appréhensions. « Le Pancrace MMA a apporté une structure, mais aussi son lot de restrictions », explique Fred Boigeol.

« Des règles très spécifiques ont été imposées, témoignant d’une méconnaissance de notre discipline : interdiction de frapper au sol, interdiction de cage… »

Malgré ces avancées, le MMA en Corse reste longtemps stigmatisé, assimilé à un « Free Fight » sauvage et brutal. « Jusqu’à récemment, l’image du MMA en Corse était très négative », regrette Fred Boigeol. « On nous associait souvent au Free Fight, c’était péjoratif. Une partie de l’opinion publique avait une perception erronée de notre discipline, ce qui a freiné notre développement. Nos combattants étaient contraints de s’expatrier pour se faire connaître, pour progresser, pour trouver des combats. Cette période a marqué une génération de boxeurs anonymes, talentueux mais invisibles, évoluant loin des regards. » Ces années de clandestinité, paradoxalement, ont soudé la communauté MMA corse, renforçant sa détermination et sa passion intacte.

A legalizazione è a splusione

L’année 2020 marque un tournant majeur, un véritable séisme pour le MMA français et corse. La légalisation du MMA en France agit comme un détonateur, libérant les énergies et ouvrant un champ des possibles insoupçonné. « La légalisation de 2020 a tout changé », s’enthousiasme Fred Boigeol. « D’un coup, tout le monde s’est intéressé au MMA, l’engouement a été immédiat et spectaculaire. Cette légalisation a levé un frein psychologique, médiatique, administratif, et a ouvert une ère de nouvelles perspectives. » L’essor est fulgurant, rapide et structuré. Malgré les défis initiaux, les années de galère et les obstacles surmontés avec courage, le MMA corse connaît une croissance exponentielle. « Il faut reconnaître que ça n’a pas été facile au début », concède Fred Boigeol. « Mais aujourd’hui, on assiste à un véritable boom. Les structures se multiplient, notamment à Ajaccio avec Stéphane Leca, mais aussi à Calvi, à Ile Rousse… Cet engouement témoigne d’un intérêt profond pour le MMA, une discipline qui attire de plus en plus de pratiquants et de spectateurs. » Au-delà de l’aspect purement sportif et compétitif, le MMA se distingue par sa dimension pédagogique et les valeurs qu’il véhicule.

« Au KTP, on accueille une centaine d’enfants dès 5-6 ans. On leur propose des disciplines éducatives encadrées, contrôlées, adaptées à leur âge. Le MMA est un outil de développement personnel incroyable. Il rend la confiance à ceux qui en manquent, il rend humble ceux qui ont parfois tendance à être turbulent. Le respect des règles, le respect de l’adversaire, la discipline, la maîtrise de soi… Ce sont des valeurs essentielles que nous transmettons à nos jeunes, et qui sont les piliers de notre approche. »

Versu l’altu nivellu è u prufessiunalisimu

Aujourd’hui, le MMA corse regarde vers l’avenir avec ambition et détermination. La structuration de la discipline passe par la mise en place d’un encadrement de qualité, d’une formation rigoureuse et professionnelle. « On est en train de mettre en place un CRE, un Centre Régional d’Entraînement, depuis 2024 ». « On travaille en étroite collaboration avec la Fédération MMA, on met en place un système de formation de qualité, pour nos athlètes, pour nos coachs, pour nos arbitres… L’objectif est clair :propulser le MMA corse au plus haut niveau, faire émerger des talents insulaires capables de briller sur la scène nationale et internationale. L’ambition corse est là, la passion est intacte, et l’avenir s’annonce radieux pour le MMA sur l’île de Beauté. »

U MMA sbarca in Corsica in u 2005, prima cunfidenziale è urientatu versu u « carci è pugni. » U Pancraziu MMA si struttureghja in u 2009, malgradu e restrizzione. Stigmatizatu assai sottu à u nome di «freefight», u MMA corsu strazia à svilluppassi. A legalizazione in u 2020 scatenò un successu trimendu è una strutturazzione lestra. U MMA isulanu s’assignaleghja da a so pidagugia è i so valori educativi, incù l’ambizione di furmà atleti d’un altu nivellu nantu à a scena internaziunale.

Testu : Florian Sauvaget

Crédit: © Corse Net Infos

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