22 décembre 2023

Clos Capitoro

À l’urighjina di u vinu

Il est peu de boissons qui soient aussi chargées de symboles que le vin, « sang de la terre et sueur des hommes. » Mais vous êtes-vous déjà posé la question de ses origines ?

La vigne sauvage est initialement une liane fructifiant sur la canopée à plus d’une dizaine de mètres de hauteur. Et nous savons que les derniers chasseurs-cueilleurs consommaient déjà du raisin. Mais c’est au début du néolithique, il y a environ 8000 ans, que remontent les premières traces de la domestication de la vigne dans le Caucase (Géorgie actuelle).

U vinu ind’è l’Antichità

À notre époque, où tout va très vite, peut-être même trop vite… Certains d’entre nous auront du mal à imaginer qu’il a fallu attendre 3000 ans, pour que la culture de la vigne arrive jusqu’en Egypte… et 1000 ans de plus pour qu’elle fasse son apparition en Grèce… et encore 1000 ans pour qu’elle arrive en Italie, en Sicile et en Afrique du Nord. Ce n’est qu’en 500 avant Jésus-Christ qu’elle pénètre en Europe du Nord, importée par les Romains.

U principiu di u vinu in Corsica

C’est donc avec l’arrivée des Grecs à Alalìa1 au VIème siècle av. J.-C. que la Corse débute la viticulture. Mais ce sont les Romains qui la développeront plus intensément durant les siècles à venir. C’est par conséquent à ces derniers que nous devons davantage notre tradition et son vocabulaire.

D’ailleurs, les proverbes et locutions corses qui lui sont dédiés sont légion, en voici un petit florilège : du très célèbre « À chì hà pane è vinu, pò invità u so vicinu » ; en passant par le fameux « Un bichjer’di vinu ùn face male à nimu » ; avant de terminer par le moins connu « Vinu, u mio vinu, mi faci parlà latinu. »

U chjosu Capitoru è a famiglia Bianchetti

Et en parlant de latin, nous souhaitons vous présenter aujourd’hui le prestigieux clos Capitoro, dont le nom remonte à la propriété cadastrée « Caput Tauri » (tête de taureau) où le curé Martin BIANCHETTI produisait déjà du vin au début du XIXème siècle, avant de léguer le domaine à son neveu Louis.

Véritable histoire de famille où chaque génération apporte sa pierre à l’édifice, depuis sa première mise en bouteille en 1856 par l’arrière-arrière-grand-père des propriétaires actuels (Louis). Suivi par leur arrière-grand-père Jacques, qui créa sa propre pépinière de porte-greffes lors de la crise du phylloxéra2 entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle. Puis par leur grand-père Louis, à qui l’on doit l’appellation Ajaccio avec le regretté François MERCURY. Pour terminer par leur père, Jacques (notons la traditionnelle répétition des prénoms), qui s’est chargé d’agrandir, restructurer et moderniser la propriété.

C’est en 2011 que les sœurs Eloïse (œnologue) et Mélissa (responsable commerciale) reprennent le flambeau familial. Ce ne sont pas moins de 6 générations qui se succèdent, intimement liées à ce terroir, bien assez pour faire naître en elles le sentiment de lui appartenir. Nos jeunes propriétaires s’y consacrent avec passion et une très grande fierté.

Leur vignoble s’étend sur près de 30 hectares de coteaux granitiques, à Porticcio, profitant de l’influence des vents thermiques et de la fraicheur des nuits qui confèrent ses arômes au domaine. Cultivé de manière traditionnelle, il bénéficie de l’AOP Ajaccio et de l’IGP île de beauté. On y retrouve les cépages corses typiques que sont le niellucciu, le vermentinu et le sciaccarellu, avec une préférence marquée pour ce dernier.

Innovatrice, Eloïse cultive les terres en bio, pratique l’enherbement des rangs et est soucieuse de respecter la nature qui l’entoure. Elle s’est également lancée dans la vinification en amphores avec la remarquable cuvée « Maredda », symbolisant un retour à nos sources gréco-romaines. Elle apporte ainsi sa contribution dans l’entreprise familiale, maillon d’une chaine ininterrompue, qui elle l’espère, sera perpetuée un jour par ses deux enfants.

La relève est assurée !

Ùn essendu prima chè tralcia punendu in cima à l’arburi, a vigna hè stata dumesticata da l’omi circa 8000 anni fà in u Càucasu. Fece pianu pianu u so caminu ver di l’Egittu po l’Europa. Arricata in Corsica da i Grechi, hè stata svillupata di modu più impurtante da i Rumani. Un’infilarata cuntinua di trasmissione, di vite, di famiglie. Frà tutte quelle, parlaremu quì di i Bianchetti, chì pruducenu u famosu Capitoru dapoi sei generazione ! Degne successore, e surelle Eloïse è Melissa anu sapputu adattassi à e sfide di u so tempu quant’è i so antenati capunanzu. A purleva hè assicurata.

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