Orizonte a voulu en savoir plus sur un projet ambitieux. Un projet qui anime trois jeunes insulaires depuis quelques années maintenant, Paoliwood ! Rencontre avec Lionel Dumas-Perini.
Florian Sauvaget : Pour commencer, pourriez-vous nous raconter l’histoire de Paoliwood ?
Lionel Dumas-Perini : Paoliwood, c’est l’histoire d’une équipe de télé insulaire qui décide de relever le challenge d’un vieux fantasme sur l’île : un «Braveheart corse», un biopic hollywoodien sur la vie de Paoli. C’est ainsi que nous partons en quête de trouver Mel Gibson pour lui proposer de réaliser ce film tant attendu.
F.S : Après le succès de la série Paoliwood, on en êtes-vous aujourd’hui ?
L.D.P : Nous avons un peu la pression, car je crois que nous avons montré qu’on pouvait se permettre de rêver un petit peu… Du rêve à la concrétisation, il reste un pas immense que nous ne sommes pas certains de pouvoir franchir. Mais nous n’abandonnons pas pour autant, et continuons de travailler en ce sens…
F.S : Qu’est-ce qui vous a donné envie de raconter l’histoire de Pasquale Paoli sous cet angle ?
L.D.P : Ça va peut-être sembler paradoxal, mais on avait un peu le sentiment qu’on mettait Paoli à toutes les sauces, dans des contextes parfois surprenants. Alors quitte à faire du Paoli une bonne fois pour toute, autant viser LE projet qui nous fait tous vibrer : le biopic hollywoodien.
F.S : Quels ont été les plus grands défis que vous avez rencontrés durant la production ?
L.D.P : Nous sommes partis de rien : nous ne connaissions personne dans le monde du cinéma, encore moins du cinéma hollywoodien. Nous n’avions aucune obligation de rendu contractuelle, mais nous souhaitions vraiment pousser jusqu’au bout, et ça a finalement payé.
Ça ne se voit peut-être pas à l’écran, mais ça a été un temps long et beaucoup de boulot pour montrer patte blanche à chaque interlocuteur, et avancer jusqu’à l’entretien ultime !
F.S : Quelle a été la réaction du public corse ? Et au-delà de la Corse ?
L.D.P : La série semble avoir été bien accueillie, probablement car elle touchait une fibre collective. Le grand film sur Paoli, ça n’est pas que notre idée : tout le monde (en tout cas les gens de notre génération) y a déjà pensé, il semble évident que notre Histoire collective a tous les ingrédients pour faire un super film.
F.S : Est-ce que Mel Gibson est toujours dans le viseur ? Où en est ce rêve un peu fou ?
L.D.P : Mel Gibson nous a l’air très pris par son film sur la résurrection du Christ, c’est un projet qu’il a en tête depuis des années, et je crois qu’il est actuellement en train de le concrétiser.
C’est donc sa priorité, et on peut aisément le comprendre. Mais il n’est pas le seul réalisateur hollywoodien à exceller dans les films historiques…
F.S : Avez-vous des projets de suite, ou d’autres idées de séries mettant en valeur la culture corse ?
L.D.P : Nous continuons toujours de travailler sur le sujet. Il reste beaucoup à dire et à faire, nous avons par exemple réalisé un documentaire sur James Boswell, écossais vaguement connu, qui a fait connaître la Corse au XVIIIème, mais dont on connaissait finalement peu de choses.
Tout cela est lié, d’une façon ou d’une autre, et nous continuerons, à travers des documentaires, de dresser des ponts entre la Corse et le reste du monde. L’imaginaire collectif insulaire ne doit pas se contenter aux films de voyous !
Paoliwood, ghjè l’idea scema di trè giovani Corsi : cuvince Mel Gibson di rializà un filmu hollywoodianu nantu à Pasquale Paoli, ind’è u spiritu di Braveheart. In una seria carca à umorisimu, partenu à l’incontru di u mondu di u cinema per difende stu prugettu ambiziosu. Malgradu l’ustaculi, a so determinazione i porta sin’à un intrattenimentu decisivu. U publicu corsu hà largamente aderitu à sta vintura cullettiva. Sì Mel Gibson ferma uccupatu, a squadra prusegue i so prugetti, cum’è un ducumintariu nantu à James Boswell, viaghjatore Scuzzese di u XVIIIsimu seculu. Un prugettu uriginale, indiatu, chì apre una via nova per cuntà a storia di Corsica.
Testu : Florian Sauvaget
