8 mars 2022

A Primavera

ORIZONTE : Depuis quand et comment le groupe s’est-il formé ?

Mathieu Casanova : Tout a commencé en 2005. A Primavera est un dérivé du groupe Vaghjime. Nous étions une équipe d’animation, on chantait dans les cafés. Progressivement, après des hauts et des bas, on a fini par composer une équipe de huit personnes. J’ai fondé le groupe et Franck est le dernier arrivé.

O. : Pourquoi avoir choisi de mêler des instruments d’Amérique latine et le chant corse ?

MC. : C’est en découvrant par hasard des chansons d’Amérique latine interprétées ici et du groupe Quilapayún qui a eu de belles années en France et en Corse. C’est un coup de coeur tout simplement. Puis, on a continué à chercher, à gratter.

O. : Quels sont les instruments que vous utilisez ?

MC. : On retrouve plusieurs instruments principaux d’Amérique latine. Le premier est le charango qui est une petite guitare à cordes doublées dont le son produit est très particulier. Ensuite, nous avons des flûtes andines avec la zampoña qui est une flûte de pan et la quena, une flûte plus classique. On trouve également le quatro qui est une guitare vénézuélienne, le tiple qui vient de Colombie et un tambour en peau de chèvre d’Argentine appelé le bombo. C’est déjà pas mal.

O. : Comment vous êtes-vous appropriés cette culture musicale ?

MC. : Bonne question. Cette appropriation est le fruit de beaucoup d’écoutes, notamment de disques. Nous avons fait beaucoup de recherches et grâce à internet, on a pu avoir accès à plus de choses pour trouver les instruments et des manières pour apprendre à en jouer. Puis, ce sont grâce à quelques rencontres par hasard au gré du temps.

O. : Depuis combien de temps faîtes-vous de la musique ?

MC. : Cela fait une vingtaine d’années que l’on pratique. Nous chantons tous les deux. Au départ, je ne faisais que chanter puis j’ai fait un peu de guitare avant d’apprendre à jouer de tous ces instruments-là.

Franck Silana : Quant à moi, je viens d’un autre groupe que j’avais moi-même fondé. Je jouais déjà de la guitare, je me suis mis à la cetera qui est plus traditionnelle et enfin de la trompette… moins traditionnelle.

O. : Votre premier album Incu Vaghjime se compose de reprises et de chansons à la fois corses et espagnoles. Quelles sont vos aspirations pour cet album ?

MC. : Ce premier album enregistré au studio Ricordu et qui a déjà quelques années, avait pour vocation de tester, à essayer. On a repris quelques chansons qu’on a adaptées voire traduites, d’autres ont été composées. On a aussi composé une chanson en langue espagnole et écrite par un poète corse. On voulait mélanger tous les genres, tester ce qu’on était capable de faire et s’approprier cet univers.

O. : En 2019, vous avez participé au concert de Quilapayún. Dans quel contexte s’est déroulé votre collaboration ?

MC. : C’étaient des amis de Guagno qui les ont invités à chanter et nous avons participé au projet. On a passé trois jours extraordinaires avec le groupe. C’était une rencontre plus humaine que musicale pour moi, c’était un rêve pour d’autres. C’était extraordinaire.

O. : Quels sont vos projets futurs ?

MC. : Un prochain album est effectivement en préparation et des concerts sont prévus. Le premier va avoir lieu le 10 mars 2022 à Corte*.

 

* Le concert a été annulé.

 

Furmatusi in u 2005, A Primavera hè un gruppu di cantu corsu chì adopra strumenti d’America latina. Ind’è st’intervista, vultemu nantu à i periudi impurtanti di u gruppu, da u so primu discu à i so prughjetti da vene.