3 mars 2023

Catherine MIENVILLE-LANFRANCHI

Le cœur des Corses bat partout dans le monde. Celui de Catherine Mienville-Lanfranchi continue de battre à Carrare pendant son apprentissage et garde une place privilégiée pour son atelier de Saint-Antoine, à Ghisoni. Pour découvrir ses œuvres, il suffit de se rendre sur son blog
www.medusa.corsica, sur Instagram ou encore de prendre rendez-vous pour la rencontrer.

Anne-Laure Casalta : Parlez-nous de votre parcours.

Catherine Mienville-Lanfranchi : Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours été attirée par la création. J’empruntais le couteau de mon grand-père pour travailler le bois, je dessinais aussi, puis c’est avec l’argile polymère que mon travail d’artiste a commencé.
J’ai passé 30 ans à Paris où j’ai fait mes études ; une école d’art après le lycée, puis des raisons personnelles m’ont conduite à m’installer avec ma famille en Italie. J’y vis depuis 20 ans mais je ressens irrépressiblement le besoin de retourner au village, à Ghisoni. L’Italie présente l’avantage d’être proche et me permet de rentrer plusieurs fois par an.

A.L.C. : Quels matériaux travaillez-vous ?

C.M.L. : J’ai donc commencé avec l’argile polymère qui se manipule aisément et avec laquelle j’ai réalisé de nombreux sujets dont une petite « Giocondina » que j’ai fait voyager.
En m’installant à Florence, il y a 20 ans, j’ai eu l’opportunité de reprendre mes études aux beaux-arts. J’ai ainsi pu me familiariser avec des techniques plus complexes telles que le bronze. Je vis désormais à Modène et j’étudie le travail du marbre dans l’emblématique ville de Carrare.

A.L.C. : Quel est votre matériau de prédilection ?

C.M.L. : J’ai un véritable penchant pour la terre. Il y a quelque chose de magique dans la terre, on y fait pousser ce qu’on mange, on fait de l’art avec et on y reposera également un jour !
La terre est selon moi à la fois simple et sensuelle. Il s’agit en quelque sorte d’une démarche respectueuse.
Le marbre, c’est la matière de l’incarnato, c’est riche de vie. Entre les deux, mon cœur balance !
Le bronze a un côté très émouvant aussi. Il confère aux objets une dimension d’éternité. Je me souviens du jour où j’ai apporté ma toute première œuvre en bronze à la fonderie. La restitution de mon travail fondu a été un véritable instant magique.

A.L.C. : Quel lien faites-vous entre votre travail et la Corse ?

C.M.L. : Ce qui m’anime c’est le fait d’apprendre quelque chose puis de le rapporter. Tout ce que je fais, je le rapporte dans mon atelier de Saint Antoine, à Ghisoni de façon à y alimenter mon exposition. On y trouve aujourd’hui l’ensemble de mon parcours, mes premières œuvres qui ont 30 ans, des dessins réalisés dans mon école d’art parisienne, de la peinture ou encore des terres cuites. J’y ai récemment apporté un marbre.
C’est encore petit mais ce lieu a vocation à devenir un véritable lieu d’exposition et également de travail lorsque j’y séjourne. Le village m’apporte beaucoup d’inspiration. Malheureusement actuellement, mon atelier n’est pas encore suffisamment équipé mais ca viendra ! Je dois d’abord terminer mes études, présenter ma thèse et j’aurai ensuite davantage de temps pour travailler.

A.L.C. : Qu’est-ce qui vous inspire ?

C.M.L. : Je ne suis pas vraiment les tendances. C’est avant tout l’être humain m’inspire, mon île aussi. Pour évoquer la Corse, j’ai choisi de représenter ma fille en train d’écouter la mer dans un coquillage.

A.L.C. : Pourquoi « Médusa » ?

C.M.L. : Avant l’arrivée des réseaux sociaux, je voulais m’inscrire dans un groupe de discussion afin d’y présenter mon travail sans pour autant faire mention de mon nom. Il me fallait alors trouver un pseudo. Il y avait un dessin de méduse sur le mur en face de moi. Ce qui n’était au départ qu’un hasard m’est apparu ensuite comme un symbole pertinent entre mes sculptures et la légende de Medusa qui pétrifiait du regard tandis que mon travail consiste à donner vie à la pierre.
Le cœur des Corses bat partout dans le monde. Celui de Catherine Mienville-Lanfranchi continue de battre à Carrare pendant son apprentissage et garde une place privilégiée pour son atelier de Saint-Antoine, à Ghisoni.
Pour découvrir ses œuvres, il suffit de se rendre sur son blog www.medusa.corsica, sur Instagram ou encore de prendre rendez-vous pour la rencontrer.

A Corsica accoglie in u so senu numerosi artisti. Unipochi ci trovanu l’ispirazione è d’altri s’alluntananu per megliu vultacci.Catherine Mienville-Lanfranchi t’hà l’amore di a so terra chì scorre in le so vene. Volta quant’ella pò da apre e porte di u so attellu è parlà di a so amparera à l’amatori d’arte.