22 novembre 2021

Mako DEUZA

ORIZONTE : Comment es-tu arrivé à t’intéresser au graph ?

Mako DEUZA : Quand j’étais gosse lors d’un voyage à Paris, j’ai vu rentrer en station un métro entièrement graphé. J’imagine que ça s’est imprégné dans ma rétine et depuis, j’ai toujours trouvé ça cool et j’ai eu envie de faire la même chose. Étant originaire de Manosque, j’ai eu l’influence de Marseille. J’ai commencé au lycée, vers 16-17 ans, à graffer dans ma ville avec quelques collègues. Ça a toujours été le graffiti de la campagne à côté de la grande ville.

O. : Et après Manosque alors ?

M.K. : J’ai fait mes études et puis, j’ai travaillé en tant que chercheur dans l’énergie solaire à Perpignan. J’ai donc fait le tour de la Méditerranée pour arriver à Ajaccio à l’occasion de la rédaction de ma thèse en 2009. J’ai finalement changé d’activité depuis et je suis resté en Corse.

O. : Certaines de tes œuvres sont connues, notamment celle située sur le terre-plein de la gare d’Ajaccio. Tu travailles comment aujourd’hui ? Sur commande ?

M.K. : Celle-ci en l’occurrence, c’est une œuvre que j’ai voulu faire pour les Ajacciens et pour moi. Quant au reste, je travaille majoritairement sur commande mais c’est rarement dirigé. Je reste assez libre dans la création et du coup, je m’amuse beaucoup plus.

O. : Aujourd’hui, tes sources d’inspirations sont corses mais également plus américaines ?

M.K. : Alors oui, s’il y avait Marseille au début, il y avait également beaucoup mieux ! Les États-Unis sont le berceau du graffiti depuis les années 1970-1980 et mon artiste de référence est El Mac. Il fait des grands murs à Los Angeles, d’où il est originaire, et c’est son style inimitable qui m’a poussé à travailler ma technique et mon art.

O. : Tu es donc parti sur ses traces.

M.K. : Effectivement, je suis parti en Californie en 2013 et j’ai organisé mon voyage en fonction d’une vingtaine de murs qu’il a fait. C’est un circuit touristique qui sort un peu des guides et qui m’a amené parfois dans des coins pas très recommandés.

O. : Comment vois-tu ton art aujourd’hui ? Comment te définis-tu ?

M.K. : Je ne fais plus vraiment du graffiti, je suis assez perfectionniste et à force de vouloir peaufiner, c’est finalement le graffiti qui m’a amené au dessin. Le medium fait que cela reste du street-art sans ça, ce serait vraiment de la peinture classique.

O. : Tu ne peins que sur du mur ?

M.K. : Principalement oui, mais également des toiles, des objets. C’est un travail plus exigeant. Récemment, j’ai même peint un voilier ! À ma connaissance, c’est le seul en Méditerranée.

O. : Des projets, des délires pour la suite ?

M.K. : Je suis encore scientifique sur les bords et j’ai fait un robot mural, qui peint à ma place, mais il ne peint pas encore très bien !
L’autre projet serait de faire une peinture visible de l’eau. L’idée m’est venue lorsque je travaillais sur le voilier.

www.makodeuza.com

Uriginariu di Manosque, Mako Deuza hè un graffistu è street artistu ghjuntu in Corsica 12 anni fà. Influenzatu principalamente da i graffiti Nord’Americani, trascorre e cità di l’isula per decurà i muri. Discutemu di u so percorsu ind’è st’intervista.