5 août 2021

Marcè LEPIDI

ORIZONTE : Comment vous décrivez-vous quand on vous demande ce que vous faites dans la vie ?

Marcè LEPIDI : Je suis un artiste autodidacte. J’ai appris au fil du temps. Je n’ai pas de technique particulière. j’ai toujours dessiné de mon côté quand j’étais gamin. J’avais déjà un bon petit coup de crayon. J’évolue dans un univers pop-art.

O. : C’est un univers que vous avez découvert de vous-même ou y a-t-il eu quelqu’un qui vous a guidé dans votre parcours créatif ? 

M.L. : Je suis né en 1985, j’ai grandi dans les années 1990-2000. J’ai baigné dans un univers où la pop-culture était très présente, un univers pop, coloré, rock’n’roll. Je crois que cela se ressent dans mon travail, il y a une vraie nostalgie de cette époque.

O. : On ne ressent pas trop cette nostalgie quand on voit vos oeuvres. On note l’énorme clin d’oeil aux modes passées, réactualisées, régionalisées.

M.L. : La nostalgie est présente. Je m’inspire beaucoup de vieilles publicités, de ces calligraphies, de ces iconographies un peu kitch, vintage. Mais j’aborde aussi la Corse, un territoire compliqué. Et je fais partie d’une génération témoin d’une période très compliquée, où il se passait beaucoup de choses sur le plan politique et dans la société corse. On ne peut pas rester indifférent face à cela. Et la Corse est omniprésente dans mon travail. On me demande parfois si je vais sortir de cet univers corso-corse. Oui sûrement, mais aujourd’hui j’estime que j’ai encore beaucoup de choses à aborder.

O. : Avec le contexte actuel, plus aucune exposition n’est autorisée, comment le vivez-vous ?

M.L. : Je ne fais pas beaucoup d’expos. Mon rythme de création n’est pas assez élevé. Je n’ai pas assez de nouveautés par an. Je suis à quatre ou cinq tableaux créés dans l’année qui sont vendus assez rapidement via les réseaux sociaux et mon réseau de clients personnels. Les galeries demandent dix ou quinze tableaux. Il me faudrait deux ans pour les réaliser. Mais pour revenir à l’incidence de la crise, oui les ventes ont chuté. Certains clients m’ont demandé de mettre en pause certaines réservations, ce sont des bars ou des restaurants, donc oui il y a l’effet domino. Mais je me suis monté mon atelier avec une salle d’exposition et pour moi cette crise a eu du bon. Je suis davantage dans mon atelier et je peux accueillir les visiteurs et me remettre au travail et je suis davantage disponible pour ma femme et ma gosse. J’ai trouvé un équilibre qui me convient.

O. : La paternité a eu un impact sur votre travail ? 

M.L. : Oui la crise du COVID et la naissance m’ont métamorphosé. Mais je ne pense pas que cela ait eu d’impact sur ce que je fais. Sur mon rendement oui, mais pas sur le résultat.

www.lepidi-corsica.com

Marcè Lepidi hè un artistu autodidattu chì s’hè riapprupriatu a cultura « pop-art » per cuntà a Corsica ch’ellu campa. Paru à un Andy Warhol isulanu macagnone, rispundì à u telefunu da u so attellu Balaninu per una piccula intervista.