Nous sommes en 77 de notre ère, le peuple des VANACINI est en colère.
(1) Les descendants des vétérans installés par le Général Romain Marius empiètent de plus en plus sur leur territoire, qui à l’origine s’étendait de l’embouchure du GOLU au Cap Corse.
Ils saisissent leurs juristes, qui entament un recours en droit pour faire valoir leurs limites territoriales auprès de l’Empereur Vespasien, et ils obtiennent gain de cause.
Une plaque en bronze gravée témoigne de la reconnaissance juridique de leurs parcelles agricoles.
(Ce privilège avait déjà été accordé aux Vanacini par l’empereur Auguste en 27 av JC.)
A San Martinu, on emploie toujours le terme « a pertica » qui signifie la chaine d’arpenteur, mais également l’instrument de mesure d’une colonie. (2)
C’est l’histoire que nous raconte une des vitrines du Musée Archéologique de Mariana, on y découvre également le buste du Général Marius, et l’on imagine ce qu’a pu être la vie de cette cité au fil du temps.
On peut y admirer le lingot de cuivre daté de l’âge du bronze retrouvé à Sant Anastasia dans la plaine de Mariana, et l’on imagine les échanges commerciaux, mais aussi culturels entre les populations locales et les marins de la mer tyrrhénienne, un bon millier d’années avant l’arrivée de Marius.
La visite du musée traite aussi de l’épave de Tanghiccia, un bateau de 14 mètres de long découvert lors du creusement du Canal du Fussone près du GOLU.
Il prouve les échanges dès le VIe siècle Av JC sur ce lieu privilégié qui est situé à l’interface du monde méditerranéen et des montagnes de l’arrière-pays avec lequel il communique par la vallée fluviale.
Puis le parcours chronologique se poursuit, chaque vitrine relate une période, une thématique.
I Palazzi, un site découvert à Venzolasca dont l’agglomération est antérieure à la fondation de Mariana.
L’au-delà avec les nécropoles qui encadrait la ville, Pruniccia au Nord, Muro Tondo et Palazzetttu au couchant, I ponti au levant.
De magnifiques maquettes et films nous refont vivre l’ambiance de la Cathédrale Paléochrétienne et de son baptistère, tandis que la Canonica nous plonge dans le monde médiéval.
Sans oublier le Mithréum reconstitué au musée, qui nous rappelle que Mariana fut aussi la porte d’entrée des cultes du monde romain.
Le Christianisme est une religion de la Ville, c’est par les cités de Mariana et d’Aleria qu’il arrive en premier dans l’ile.
Venez visiter le musée archéologique de Mariana, vous y effectuerez un véritable voyage dans le temps, de l’âge du bronze au moyen âge.
In u 77, i Vanacini, populu chì secondu Tulumeu si stendia da a foce di u Golu à Capicorsu, facenu valè i so diritti territuriali. Ramentanu à l’Imperatore Vespasianu ch’elli anu stu privilegiu dapoi u 27 Nanz’à Cristu, sottu à l’Imperatore Augustu. U Museu di Mariana ci face scopre stu mondu landanu da l’età di u Bronzu à u Medievu. Un passatu sempre presente, postu chì u Viscuvatu di Mariana hè statu trasferitu in Bastia, in l’oghjinca Pro Catedrale Santa Maria Assunta.