4 avril 2025

Surghjintaghju, quandu a bachetta palesa i sicreti di a terra.

Au cœur de nos paysages arides où la soif se fait sentir, dans les vallées verdoyantes en quête de pureté originelle, ou même en milieu urbain, se manifeste

un art ancestral, presque mystérieux : la radiesthésie, plus communément appelée la sourcellerie. Munis d’une simple baguette de bois, d’un pendule délicat ou parfois à mains nues, des hommes et des femmes, les sourciers, perpétuent un savoir-faire immémorial. Ils sont les héritiers d’une tradition aussi vieille que le monde, capables de déchiffrer les murmures cachés de la Terre, de ressentir les vibrations invisibles qui révèlent la présence de l’eau, mais aussi de minéraux, de failles géologiques ou même d’ondes subtiles. Alors que notre monde se modernise à une vitesse vertigineuse, que la technologie nous offre des outils toujours
plus sophistiqués, l’art du sourcier, loin d’être relégué au rang de curiosité folklorique, continue de fasciner et de rendre service. Orizonte vous invite à plonger au cœur de cet univers fascinant, à la rencontre de ces passeurs de savoirs qui font perdurer un lien intime entre l’homme et son environnement.

Radiche prufonde in a storia

L’histoire de la sourcellerie se perd dans la nuit des temps. Les premières traces de pratiques divinatoires utilisant des baguettes remontent à l’Antiquité. Des peintures rupestres, datant de plus de 8000 ans avant J.-C., découvertes dans le Tassili, en Algérie, semblent représenter des hommes utilisant des baguettes pour détecter de l’eau. En Égypte ancienne, les pharaons consultaient déjà des prêtres- sourciers pour choisir l’emplacement des puits et des temples. Les Romains, maîtres bâtisseurs, faisaient également appel à des aquarii, spécialistes de la recherche de l’eau souterraine, pour alimenter leurs villes et leurs thermes. Au Moyen Âge, la sourcellerie se répand en Europe, notamment grâce aux corporations de mineurs, qui utilisaient la baguette pour localiser les filons métallifères. La pratique se popularise dans les campagnes, où les sourciers deviennent des figures essentielles pour trouver de l’eau potable, une ressource vitale pour les communautés rurales. La fameuse « baguette de coudrier », taillée dans une branche de noisetier en forme de Y, devient l’outil emblématique du sourcier. On lui prête des vertus magiques, capable de réagir à la présence de l’eau souterraine en se courbant brusquement.

U surghjintaghju à u XXIesimu seculu : un sapè fà sempre d’attualità

Aujourd’hui, alors que l’accès à l’eau potable est devenu un enjeu mondial majeur, dans un contexte de changement climatique et de stress hydrique croissant, le sourcier retrouve une nouvelle pertinence. Loin des clichés, des professionnels, souvent appelés radiesthésistes ou prospecteurs d’eau, perpétuent cet art ancestral avec sérieux et méthode. Le sourcier moderne intervient dans divers domaines. Pour les particuliers, il peut être sollicité pour trouver l’emplacement idéal d’un puits dans un jardin, pour identifier une source cachée sur un terrain.. Les agriculteurs font également appel à leurs services pour sécuriser leur approvisionnement en eau pour l’irrigation ou l’abreuvement du bétail. Les méthodes du sourcier contemporain ont évolué, tout en conservant les principes fondamentaux. Si la traditionnelle baguette de coudrier reste utilisée, d’autres outils ont fait leur apparition, comme le pendule, les antennes de Lecher, ou encore des appareils électroniques de détection. Cependant, au-delà de l’outil, c’est la sensibilité du sourcier, sa capacité à ressentir et à interpréter les signaux subtils émis par la Terre, qui demeure essentielle.

Trà scienza è intuizione : i fundamenti d’un arte arcanu

Le fonctionnement précis de la sourcellerie reste encore aujourd’hui un sujet de débat. La science conventionnelle peine à expliquer rationnellement les phénomènes observés. Pour les sceptiques, la réaction de la baguette ou du pendule serait uniquement due à des micro-mouvements inconscients du sourcier, l’effet idéomoteur, et non à une réelle détection de l’eau ou d’autres éléments. Des études scientifiques ont été menées, avec des résultats souvent controversés, ne permettant pas de valider scientifiquement l’efficacité de la sourcellerie. Cependant, de nombreux sourciers témoignent d’une expérience réelle, d’une sensation physique, d’une modification de leur champ énergétique lorsqu’ils se trouvent à proximité d’une source souterraine. Ils parlent d’une « connexion » avec la Terre, d’une sensibilité accrue aux variations électromagnétiques, aux ondes telluriques, ou à d’autres énergies subtiles encore mal connues de la science. Certains évoquent également une forme d’intuition, de sixième sens, qui se développerait avec la pratique et l’expérience. Au-delà des explications scientifiques, il est indéniable que la sourcellerie a prouvé son efficacité à travers les siècles, et continue de rendre des services concrets à de nombreuses personnes. Pour les adeptes, la sourcellerie est avant tout un art empirique, basé sur l’observation, la pratique, et une sensibilité particulière au monde qui nous entoure. Elle témoigne d’une relation intime et respectueuse entre l’homme et son environnement, d’une capacité à décrypter les secrets cachés de la Terre, qui échappent encore aux outils de mesure conventionnels. Dans un monde de plus en plus dématérialisé, où la technologie tend à nous éloigner de la nature, l’art du sourcier nous rappelle l’importance de renouer avec notre environnement, d’écouter les murmures de la Terre, de faire confiance à nos perceptions subtiles. La sourcellerie, bien plus qu’une simple technique de recherche d’eau, est une invitation à développer notre sensibilité, à aiguiser notre intuition, à redécouvrir un lien ancestral avec le monde vivant. Alors, la prochaine fois que vous croiserez un sourcier avec sa baguette, n’y voyez pas seulement une image d’Épinal, mais plutôt un gardien d’un savoir-faire millénaire, un passeur de secrets, un artiste qui continue de faire couler de source un art immémorial, au service de notre monde contemporain.

Traduzzione in lingua corsa

L’arte anticu di u surghjintaghju, praticatu dapoi l’Antichità, si mantene anch’oghje. Aduprendu bachette o penduli, i surghjintaghji palesanu l’acqua sutterranea, i minerali è ancu l’onde. Malgradu u scetticisimu scientificu, u so sapè fà ferma pertinente, in particulare per a ricerca d’acqua, essenziale di pettu à e sfide climatiche. Aldilà di a tecnica, st’arte impersuneghja una cunnessione prufonda cù a natura è un sapè intuitivu, tramandendu una leia millenia trà l’omu è a Terra.

Testu : Florian Sauvaget

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